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11/12/2025

Etude « Résilience Agricole » : vers une agriculture française souveraine, rentable et durable à horizon 2050




Etude « Résilience Agricole » : vers une agriculture française
souveraine, rentable et durable à horizon 2050

4 acteurs économiques majeurs du monde agricole français se mobilisent
pour dessiner les trajectoires d’une agriculture économiquement résiliente
face aux défis du changement climatique

 Assurer cette résilience implique d’accélérer le déploiement à grande échelle
de leviers adaptés aux exploitations, aux productions et aux territoires

Paris, le 11 décembre 2025 – Le Crédit Agricole, InVivo, Sofiprotéol et Unigrains, 4 acteurs économiques majeurs du monde agricole français réunis en un consortium inédit, dévoilent les conclusions d’une étude menée conjointement sur la résilience de l’agriculture française à l’horizon 2050. Leurs travaux montrent que, malgré de nombreux défis importants, des trajectoires d’adaptation sont possibles. L’étude « Résilience Agricole » confirme que la rentabilité des exploitations peut non seulement être préservée, mais également améliorée, à condition que les actions engagées face aux défis du changement climatique soient ambitieuses et appliquées de manière systématique. Elle souligne, par ailleurs, le caractère urgent du sujet alors que le coût de l’inaction sera bien plus cher que celui de l’action.

L’agriculture française : une source de création de valeur majeure

Le secteur agricole et agroalimentaire représente 3,8% du PIB national avec près de 100 milliards d’euros de valeur ajoutée, et contribue à 5% de l’emploi en France. Au-delà des chiffres, l’agriculture française s’illustre avant tout par ses agriculteurs et agricultrices qui entreprennent, innovent et s’adaptent aux changements afin de nourrir la France et de préserver ses territoires.

Dans cette dynamique, le consortium propose une approche unique issue de son expertise combinée du monde agricole : pour la première fois, l’adaptation de l’agriculture française est analysée à l’échelle des exploitations sous un double prisme économique et agronomique. Ce regard novateur permet d’identifier et d’évaluer les leviers concrets à la disposition des agriculteurs et des filières pour relever les défis à venir.

Pas de solution unique mais une palette de leviers complémentaires et éprouvés

Si cette étude confirme, sans surprise, l’impact économique négatif du changement climatique sur les exploitations agricoles françaises, elle apporte également un message d’optimisme : la mise en œuvre de leviers de résilience, déjà connus ou présents au niveau des exploitations permet non seulement d’en compenser les effets, mais aussi, dans certains cas, d’améliorer voire d’accroître le résultat à l’hectare. Ainsi, une vingtaine de ces leviers et solutions, issus d’essais en champs et d’entretiens avec des experts, ont été analysés, évalués et priorisés.

Il s’agit par exemple de :

Leviers agronomiques :

  • Modification des assolements : introduction de cultures adaptées et à forte valeur ajoutée comme, par exemple, le chanvre ou les légumineuses, modification et allongement des rotations…
  • Nouvelles pratiques culturales : adoption de certaines pratiques de l’agriculture régénératrice pour améliorer la santé des sols et réduire la dépendance aux intrants

 

 

Leviers technologiques :

  • Amélioration génétique des variétés et des espèces, solutions de biocontrôle
  • Agriculture de précision, robotisation, pour optimiser les intrants et les rendements...

Leviers économiques et organisationnels :

  • Réintroduction de modèles polyculture-élevage, pour diversifier les revenus et renforcer la résilience.
  • Développement des cultures intermédiaires à vocation énergétique pour créer de nouvelles sources de valeur.

Ces leviers, souvent, ne sont pas nouveaux : ils sont réalistes, opérationnels et déjà mis en œuvre dans un certain nombre d’exploitations. Pour un déploiement à grande échelle, ils nécessiteront toutefois un accompagnement global des agriculteurs sur la conduite du changement et une adaptation des filières.

Un investissement nécessaire, accessible et rentable

Sur le périmètre étudié, qui représente environ 50% de la SAU française (superficie agricole utilisée), l’investissement requis pour la transition de la Ferme France est estimé entre 16 milliards €, pour maintenir la rentabilité actuelle des exploitations, et 29 milliards € pour déployer l’ensemble des leviers retenus ; ce qui conduirait alors dans la plupart des cas à une croissance des revenus à l’hectare des exploitations.

A l’échelle de l’exploitation, cela correspondrait en moyenne à un montant compris de 1 100 et 2 000 €/hectare sur la période 2025-2050, avec un retour sur investissement de 10 à 11 ans pour un investissement de 16 milliards

Le déploiement technique et le financement de ces leviers nécessiteront l’implication de plusieurs parties prenantes, au-delà de l’exploitant agricole. C’est donc un soutien collectif qui permettra le passage à l’échelle et l’industrialisation des leviers déjà éprouvés, sans quoi les efforts resteront insuffisants, car ...

L’inaction coûtera plus cher que l’action

L’étude démontre clairement l’urgence de ces investissements. L’agriculture est déjà impactée par les aléas climatiques, les enjeux de biodiversité et les contraintes règlementaires qui vont s’intensifier dans les prochaines années.

Sans action, 90% des productions agricoles et 80% des territoires seront fragilisés, entrainant une destruction de valeur pouvant aller de 4 à 7 milliards d’euros par an, soit 30 à 50 % de perte de rentabilité pour les exploitations étudiées dans le périmètre.

Un effort collectif, concerté et urgent

Le consortium souhaite mettre les résultats de cette étude à la disposition de l’ensemble des acteurs du secteur. Elle constitue une contribution concrète à la prise de conscience collective et appelle à une mobilisation de tous les acteurs de la chaîne de valeur – du secteur de la recherche, à l’agriculteur, jusqu’au consommateur – ainsi que de son écosystème – financeurs, assureurs, pouvoirs publics… pour activer les leviers agronomiques, technologiques, économiques et organisationnels porteurs d’une trajectoire gagnante pour les exploitations agricoles françaises face aux enjeux du changement climatique.

A l’horizon 2050, la France peut conjuguer souveraineté alimentaire, performance économique et adaptation au changement climatique de son agriculture. C’est un enjeu de filières et de société : préserver l’agriculture française, c’est préserver notre alimentation, nos territoires et nos emplois.

 

Déclaration des Sponsors de l’Etude « Résilience Agricole »

 

Jean-Pierre Touzet, Directeur du pôle Agri-Agro, Garantie et Capital développement de Crédit Agricole S.A. « Depuis 140 ans, le Crédit Agricole est le principal partenaire bancaire du monde agricole français, accompagnant chacune de ses grandes transitions. Cette étude, sur la résilience de l’agriculture, met en lumière les enjeux financiers liés à cette transformation pour les exploitations. Conscients de ces défis, nous concevons/développons des solutions innovantes de financement et de garantie pour soutenir les agriculteurs et favoriser le renouvellement des générations. Nous lancerons début 2026 un fonds de développement en agriculture, une initiative inédite pour accompagner durablement les projets d’installation, de modernisation et de croissance des exploitations françaises. Plus que jamais, le Crédit Agricole reste engagé aux côtés des agriculteurs pour bâtir ensemble une agriculture résiliente, durable et performante. »

Olivier Clyti, Directeur Stratégie, RSE et Digital chez InVivo : « Si l’étude confirme sans surprise l’impact économique négatif du changement climatique sur les exploitations agricoles françaises, elle apporte un message d’optimisme : la mise en œuvre de leviers de résilience, déjà connus ou présents au niveau des exploitations permet non seulement d’en compenser les effets, mais aussi, dans certains cas, d’accroître le résultat à l’hectare. Chez InVivo nous souhaitons mettre les résultats cette étude à la disposition de l’ensemble des acteurs du secteur. Elle constitue une contribution concrète à la prise de conscience collective et appelle à une mobilisation de tous les acteurs de la chaîne de valeur - de la recherche à l’agriculteur, jusqu’au consommateur – ainsi que de son écosystème – financeurs, assureurs, ainsi que les pouvoirs publics. »

Xavier Dorchies, Directeur général délégué, Sofiprotéol : « Pour Sofiprotéol et Avril, acteurs financier et industriel de la filière française des huiles et protéines végétales, cette étude complète et enrichit nos travaux prospectifs autour de la filière oléoprotéagineuse. Elle confirme l’importance des actions engagées et soutenues depuis plusieurs années, comme l’adoption de nouvelles pratiques agricoles et de cultures -notamment les légumineuses-, qui renforcent la résilience et allient performance écologique et économique pour les agriculteurs. L’enjeu est désormais de mobiliser l’ensemble des acteurs pour déployer ces leviers à grande échelle. Cette étude guidera également nos futurs investissements financiers et industriels, car la transition agricole nécessite un effort collectif dont les bénéfices seront partagés : protéger la rentabilité des exploitations françaises, c’est reconquérir notre souveraineté alimentaire. »

Maxime Vandoni, Directeur Général Délégué d’Unigrains : « La publication de cette étude intervient à un moment où le monde agricole français fait face à une situation inédite et grave ; nous sommes préoccupés et lucides quant aux enjeux majeurs du court terme – la compétitivité, le prix, la volonté politique… – qui seront déterminants pour l’avenir. Néanmoins, il reste essentiel de projeter la ferme France à l’horizon d’une génération. C’est tout l’objet de ce travail prospectif dont les conclusions encourageantes reposent sur l’engagement des agriculteurs, la puissance des leviers d’action et la mobilisation à grande échelle de l’écosystème agricole. Une industrie agroalimentaire française performante – celle qu’Unigrains a pour mission de soutenir – oblige une agriculture résiliente, souveraine et durable. Nous nous inscrivons dans cette trajectoire 2050 avec l’ambition d’accompagner et de faire rayonner l’agriculture et l’agroalimentaire français, deux fleurons de notre patrimoine. »

Méthodologie :

Une étude rigoureuse et originale fondée sur une démarche holistique et scientifique

L’étude repose sur l’analyse de 11 exploitations types situé au sein de 9 territoires couvrant 52% de la surface agricole utile française, soit environ 14 millions d’hectares. Elle s’appuie sur des données économiques et agronomiques de référence avec une approche centrée sur les exploitations et des rotations de cultures représentatives de la Ferme France.


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